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La Lanterne, 23 juin 1892

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La Lanterne
23 juin 1892


Extrait du journal

combinaisons financières jusqu'à la hauteur d'une institution et pouvant soutenir fièrement que si les hommes avaient parfois été mis dedans,—ô langue française ! — du moins elles ne l'avaient jamais été. Du côté des convives masculins, je n'ai pas besoin de vous dire que c'était également très bien: des financiers cossus, connus et autres qualificatifs rimant en u ; des gentilshommes ayant conservé pour la femme le culte du Veau d'or, avec cette différence que si « le Veau d'or est encore debout», la femme est souvent couchée ; des jeunes prodigues, orphelins' de père et de mère, décidés à croquer en six mois le patrimoine lentement accumulé par des parents en sueur; et parmi eux, brillant au premier rang, le marquis Miguel y Cavalcador, grand d'Espagne d'avant-dernière classe, le fier hidalgo possédant certainement comme bouton de chemise le plus beau diamant qui ait jamais brillé autour d'une table, — sans excepter même les bouchons de carafe où était décanté le Château-Léoville....

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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