Extrait du journal

Selon l'ignoble rite, le cadavre a été exposé dans l'église de Saint-Pierre de façon que les deux pieds dépassent la grille entourant le catafalque, afin de permettre aux fidèles de baiser cette chair en décomposition. En général, devant les sottises des cléricaux, nous préférons sourire et hausser les épaules ; nous nous plaisons à employer contre eux l'arme dont Voltaire les poursuivit si bien : le ridicule. Mais en face de pratiques aussi répugnantes, aussi abjectes, nous ne pouvons retenir notre indignation. Comment, dans notre siècle de propreté et d'hygiène, est-il possible de voir des hommes, qui ne sont ni des sauvages ni des fous. s'en aller processionnellement — par milliers, nous dit-on — poser leurs lèvres sur la chair puante d'un mort?...