Extrait du journal

La colère des cléricaux n'est que trop justifiée : il est désormais certain que la séparation des Eglises et de l'Etat est entrée dans le domaine des réalités pratiques. La question est posée maintenant de telle sorte qu'il n'est plus possible ni au gouvernement, ni à la Chambre, de reculer. Ce n'est plus seulement pour cette législature qu'on peut attendre le vote du projet, c'est, comme le ministère l'avait annoncé sans peut-être y croire, pour cette session- même. La discussion devra commencer dès le mois prochain ; elle peut, elle doit être terminée avant les vacances de Pâques. Nous défions bien les ministres et la majorité de tenter désormais la plus timide manœuvre pour retarder, fût-ce d'une heure, le résultat final. Le ministère succomberait aussitôt sous la réprobation des républicains, la majorité soulèverait contre elle l'indignation du pays, si celui-ci pouvait soupçonner une arrière-pensée de recul....