Extrait du journal

Le président du Conseil a prononcé un discours brutal dans la forme, mais très opportuniste au fond. Il n'a pas dénoncé le Concordat. Il a promis qu'on étudierait la question de la séparation des Eglises et de l'Etat, plus tard, quand on n'aura rien de mieux à faire. Il n'a même pas affirmé que l'opinion du gouvernement dût être favorable à la séparation. Il a proclamé la nécessité de continuer les relations diplomatiques avec le Vatican. Il n'a même pas pris l'engagement de ne jamais renvoyer M. Nisard à Rome et de remplacer pour toujours l'ambassadeur par un simple chargé d'affaires. Il n'y a pas lieu de féliciter M. Combes avec enthousiasme pour une tardive sagesse qui lui est imposée simplement par le souci de sa propre conservation. Mais enfin, quels que soient les motifs de cette modération relative de M. la président du Conseil, la paix religieuse en profitera, et c'est l'essentiel....