Extrait du journal

Or, je veux parler aujourd’hui de la manie qu’ont nos contemporains de cabotiner plus ou moins, d’être des cabotins grands ou petits suivant la hauteur ou la renommée des tréteaux sur lesquels ils paradent et le nombre des spectateurs ; je veux étudier la maladie contagieuse, l'épidémie qui semble trouver chez nous un terrain trop favorable à sa diffusion. Alors je dis « cabotinasse » pour manie de cabotiner, et je suis tenté, pour donner à ma maladie un parfum de nouveauté médicale, de l’appeler « cabotiniez », bien que nous soyons déjà affligés d’un trop grand nombre de maux en ite auxquels on ne connaît guère de remèdes. Je me décide pourtant pour mes deux mots, qui ne sont pas français, et je conclus : il y a différentes sortes de cabotinasse ; il n’y a qu’une feule variété de cabotiniez, abêtissement chronique, qui nous fait pantelants d’admiration ou de dégoût, trop sérieux ou trop gais au spectacle des cabotainiâmes de toute espèce....