Extrait du journal

« J’ai- lu ton article dans ton sale canard », c’est ainsi que les « confrères », entre eux, traitent parfois irrévérencieusement la presse. Le public appelle « canard » une nouvelle quelquefois vraie, toujours exagérée, souvent fausse. Ce sont les détails d’un horrible assassinat, c’est un désastre, un phénomène, une aventure extraordinaire : on paye un sou et on est volé. Heureux ceux dont l’esprit plus simple peut conserver l’illusion; on croit naïvement que le canard est né à Marseille à l’époque où la célèbre « Cannebière » n’était qu’un marécage où s’ébattaient, au milieu des roseaux, des creuses, c’est-à-dire des canards sauvages qui barbotaient et cancanaient (avec Fassent) à côté des canards domestiques élevés, ceux-là, sous l’œil vigilant des ménagères, dont les maisons étaient bàties-à l’entrée du vieux port de Marseille, la ville superbe et enchanteresse qui remplaça l’antique Phocée....