Extrait du journal

C’est aujourd’hui que les députés seront appelés à se prononcer sur la question de savoir si le président de la Chambre aura, en cas de besoin, le droit de réquisitionner les troupes, ou si ce droit appartiendra exclusivement au chef du pouvoir exécutif. Nous ne serions pas étonnés qu'on votât la loi en faveur du président de la Chambre ; il y a à cela plusieurs raisons : d'abord, il n'est pas douteux que M. Gambetta no désire être investi de ce pouvoir, et il a assez d’influence sur tous les groupes de gauche pour que son désir soit un ordre ; ensuite, un grand nombre de députés considèrent que deux précautions valent mieux qu'une. Bien que, l’histoire en main, on puisse leur prouver l’inefficacité des mesures militaires, quand une Chambre est prête â succomber, ils n’en pensent pas moins qu’a près tout, ce qui a échoué tant de fois pourrait un jour réussir par quelque heureux hasard. Libre à eux de penser de la sorte. quant au président de la Chambre, une fois qu’on aura ainsi augmenté ses pouvoirs, il se trouvera directement en face du président de la République, et ce n'est pas ce dernier qui apparaîtra alors comme le véritable détenteur de la puissance exécutive; il aura pour lui le nom, le mot, oui; mais le fait et la chose ?...