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La Liberté, 17 février 1902

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La Liberté
17 février 1902


Extrait du journal

peu se que ses collègues écoutaient avec un respect tout chargé d’ennui. Platon voulait qu’on chassât les poètes de la République après les avoir couronnés de fleurs ; la France couronnait de fleurs ce poète et le gardait dans sa République. L'effet n’en était pas sensiblement différent. L’âge, qui avait affaibli son cerveau puissant, n’avait point affaibli le besoin qui était en lui d étonner ceux qui l’approchaient et de se grandir dans leur admiration. M. Fernand Calmettes, dans son intéressante étude sur Leconte de Lisle rt ses amis, cite, à ce sujet, un trait plaisant et fort caractéristique. « Un soir, dans un dîner, raconte-t-il, Victor Hugo dit à un de ses voisins de table : — « Vous voyez » cette cire noire ? Depuis la mort de ma » mère, mes bouteilles sont ainsi cachetées » de deuil. »...
La Liberté (1865-1940)

À propos

La Liberté est un quotidien fondé en 1865 par Charles Muller, publiciste et polémiste. En 1866, il est acquis par Émile de Girardin, qui quitte sa fonction de directeur à La Presse pour le diriger jusqu'en 1870. Considéré comme l’un des concepteurs de la presse bon marché, il va sauver le titre en faisant passer son prix en dessous du prix de revient, et en inventa un nouveau cadre : il réduit la taille des articles, et intégra des rubriques uniques de sports, d’actualités régionales ou de littérature.

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