Extrait du journal

C’est à peine si j’ose écrire ce mot modeste et anodin de « (Chronique », en tête do mon article, en ces jours où. à mesure que le drame du procès Dreyfus approche du dernier acte, les passions se déchaînent, de plus en plus violentes et enragées. Je me fais un peu l’idée d’un musicien ingénu qui espérerait faire entendre un petit air de flûte au milieu des grondements d’un orchestre de cuivre*?. cependant le petit air de flûte a du bon et on ne peut pas toujours être dans le tumulte assourdissant. On sait le mot de Diderot qui, parlant de l’Opéra où l’on avait donné un ouvrage fort bruyant — déjà! —disoit : « Ceci est très beau, sans doute, et je n’en disconviens pas. Mais j’aurais bien donné un petit écu pour entendre une chanterelle »....