Extrait du journal

Lfi ministre de la marine s’étant conformé à l’amende de 25,000 francs que le terrible censeur Brisson lui a infligée, le Sénat, après les vingt-trois projets d’intérêt local qui sont à son ordre du jour, votera aujourd’hui sans mot dire les 4,975,000 francs de crédits supplémentaires demandés pour la flotte. Depuis 1890, par suite des développements successifs donnés à l’effectif des navires, le nombre des matelots en service est passé «le 86,136 à 41,236 ; et parmi eux le chiffre des embarqués s’est élevé de 25,654 à 34,067. C’est bien de construire des bâtiments, mais il faut considérer que chaque unité future de combat devient une unité permanente d’entretien. Or, les navires modernes, où le fer domine et où tout se fait à la machine, se détériorent avec la plus grande rapidité. Les engins perfectionnés sont des outils de précision facilement mis hors de service, tandis que l«s vieilles canonnades étaient indestructibles. Toutes les pièces de la coque cisaillent constamment et il faut faire passer 1rs navires au bassin après une courte campagne de trois mois, tandis que les vieilles frégates en bois voguaient quatre ans sans avoir besoin d’un clou. Avec un seau de goudron, on faisait le tour du monde....