Extrait du journal

On lira plus loin les copieux extraits |ue nous donnons du Livre bleu que le gouvernement anglais a fait publier sans retard, pour dissiper au plus vite l’impression que ne pouvait manquer de produire, même en Angleterre,la publication du Livre Jaune français. L’intention est d’autant plus évidente que l’on ne manquera pas d’être frappé des dissemblances capitales qui sautent aux yeux, entre les dépêches de lord Salisbury rendant compte de ses conversations des 5 et 12 octobre avec le baron de Gourcel, et les récits que notre ambassadeur à Londres en avait fait lui-même à M. Delcassé. Le fit/fi News fait remarquer que cela n’a rien d’extraordinaire, car jamais deux hommes n’ont raconté une conversation en des termes identiques, mais ici ce ne sont pas seulement les termes qui différent, c’est l’esprit et le sens même de la conversation. C’est ainsi que, pour la conversation du 5 octobre, lord Salisbury, dans le résumé qu’il en adresse à sir Kdmun. Monson, passe complètement sous silence l’observation que lui a faite M. de Gourcel que l’attitude prise par l’Angleterre devait nécessairement ouvrir la question d’Egypte tout entière, et que nous étions prêts à la suivre sur ce terrain. C’est ainsi aussi que pour la conversation du 12 octobre, il néglige de dire que c'est lui qui, poussé dans ses derniers retranchements, a demandé à notre amibassadeurde formuler des propositions et de lui dire à quelles conditions la France accepterait un arrangement, — et laisse entendre que c’est nous, au contraire, qui allions au-devant d'une transaction dont le rappel du commandant Marchand serait la base principale....