Extrait du journal

Le conseil général de la Seine vient de donner, d’accord avec l’administration prélirtoralc et la direction de l’Assistance puiidijue, une nouvelle preuve de sa niaiserie anticléricale. L’hospice SainteAmi», où sont traitées les maladies longues, chroniques ou incurables, confinant à l'aliénation mentale, a été dépouillée de son patronat religieux et a reçu le nom d’en i/e Cabanis. Il ne nous déplaît pas que l’on remette en honneur ce philosophie sensualisme qui fut, dans son temps, un -avant relatif, bien «que ses contemporains l’aient accusé d’avoir empoisonné Mirabeau, et que lui-même se soit rabais8< au point d’accepter les fonctions de juré du tribunal révolutionnaire. C’était, après tout, un homme d’esprit qui parlait un français élégant. Mais ce que les laïcisai ours ont sans doute oublié, c’est que Cabanis fut un des sous-ordres les plus actifs du 18 Brumaire an VIII, et qu’il mérita, par son zèle, d’être mis au nombre des Cinquante désignés pour rédiger la nouvelle Constitution. Dans un moment où l’on parle tant de cou pis d’Ktat, il semble peu opportun de rappeler Cabanis qui fut, en son temps, l’antithèse de ladin dans le sien. Les conseillers généraux n’ont pas fait attention à ce détail; toutefois, ils ont constaté avec amertume que le préfet de la Seine et le directeur de VA i s tance publique n’avaient pas encore expulsé l’aumônier ni désaffecté la chapelle de l’hospice. Ce sera, sans aucun doute, l’objet d’une nouvelle décision adjninistrative....