Extrait du journal

Vous avez eu. mademoiselle, votre rérom)x*nse. Quand, mardi soir, M. Théodore Dubois vous l'a décernée, une furtive routeur nos aïeux eussent dit un tendre incarnat) empourprait vos joues. Vous étiez visiblement fort heureuse. Il y a si longtemps que vous attendiez ce grand jour ! L'an dernier, vous n’aviez obtenu qu'un accessit ; et lorsque ce faible résultat vous fut annonce,vous laissâtes échapper un mouvement d'impatience, le plus i/ciilil du monde, et dont le jury ne vous a pas, Dieu merci ! gardé rancune. Voilà l'injustice réparée. Vous avez vingt ans, uu talent, de la figure, votre diplôme en poche. Vous pouvez envisager l’avenir avec quelque sécurité. Ce n'est point la confiance qui vous manque, ni en votre étoile, ni en vous-même. Vous êtes séduisante et vous le savez. Si j’en crois les ragots du Conservatoire, votre professeur fut amoureux de vous pendant au moins six semaines et vous avez su le décourager avec assez d'art pour qu’aucune amertume n'ait succédé dans son cœur au senti ment trop vif qu il éprouvait pour vos charmes. Du moins ne l’a-t-il pas laissé paraître....