Extrait du journal

On a distribué la volumineuse étude de procédure maritime dont M. Henri Brisson, député, vient d’enrichir la littérature parlementaire. C’est un fort volume in-4o. de 527 pages, et nous craignons beaucoup que le contribuable français n’en ait pas pour son argent. Bien que les hommes voués aux professions civiles puisent, par le canotage et la pêche à la ligne, s’initier aux choses de la marine, il nous est difficile de croire à l’absolue compétence, en matière navale, de M. Henri Brisson. L’auteur de ce travail consciencieux débute par l’insertion d’une réponse du ministre de la marine à une lettre qu il lui avait adressée au sujet des bordées que court rIphigénie, école des aspirants. Cette réponse est suivie de cette réflexion légèrement prudhommesque qui indique bien la tonalité de tout l’ouvrage : « Ces forte paroles, ducs évidemment à la plume d'un marin, ont déterminé et inspiré votre rapporteur. » Ouvrant au hasard ce manuel de l’amiraux, nous y rencontrons cette phrase typique à propos de nos forces navales : « Nous les prenons telles qu’elles sont, sans pessimisme et sans optimisme, sachant bien que nos incomparables officiers, que nos excellents équipages, qui viennent de faire l’admiration du monde, en décupleront la valeur. Sans doute notre matériel, pour partie, ne vaut pas notre personnel ; mais peu à peu, grâce à des constructions bien conçues, des types meilleurs remplaceront les anciens, et les organisations créées auront des instruments à la hauteur de toutes les tâches. » Voilà qui est flatteur pour nos ingénieurs! Telum icelle!...