Extrait du journal

Et c’est lui, aujourd’hui, qui refuse de s’incliner ; c’est lui qui donne le si anal de la révolte contre l’arrêt prononcé par les juges. Qu’on n’essaie pas de nous faire croire à une intention d’apaisement. L’apaisement, les amis de Dreyfus le refuse, et M. le président de la République, suffisamment instruit des mobiles qui les poussent, no pouvait pas ne pas le prévoir. En fait, tous les organes dreyfusards annoncent que la grâce de leur client ne les désarme pas, et qu’ils poursuivront avec plus d'acharnement que jamais leur odieuse campagne contre les chefs de l’armée. Qu'on ne tente pas davantage de soutenir que l’incroyable décret arraché à la faiblesse du chef do l’Etat est compatible avec le respect de l'arrêt qu’il va briser. En d’autres circonstances, sans doute, un tel accord est possible. Qui donc nierait que la pitié soit parfois une des formes de la justice ? Mais, ici, l’intérêt do la patrie qui, elle aussi, veut être défendue, imposait une limite à l’indulgence. Le président ne l’a t-il donc pas compris ? N’a-t-il pas deviné comment l acté dont il prend la lourde responsabilité allait être interprété? Est-il si aveugle qu’il n’ait pas vu qu’en signant la grâce de Dreyfus, huit jours après sa condamnation, il contresigne...