Extrait du journal

A chacun de s’y mettre... ■ ■ est peut-être plus intéressant de vivre au xx* siècle qu'à l’âge de pierre ou qu’au moyen âge. Les inventions, le bien-être, apportés par les générations précédentes, rendent la vie plus agréable et le travail plus facile. Ces facilités, on croit trop souvent qu’elles ont toujours existé. Surtout, parce qu’on les trouve en venant au monde, on croit qu’elles nous sont dues. On oublie simplement que c’est un héritage qui nous vient des aînés. Un héritage, c’est-à-dire quelque chose que l’on reçoit en dépôt, qui nous est confié pour en tirer profit, mais aussi pour être conservé, développé et transmis aux successeurs. Trop de gens se figurent qu’ils n’ont rien d’autre à faire dans la vie qu’à profiter de ce qui a été fait avant eux. Les parents ont travaillé, sué, usé leur santé, pour le bienêtre et la formation de leurs enfants. Trop de ceux-ci ne veulent pas le savoir, lis ont leurs aises, cela leur suffit. Bien mauvais calcul, qui tient à la sottise ou à l’égoïsme. On ne conserve vraiment que ce que l’on obtient soi-même par l’effort personnel et le travail. Serait-ce une façon d’être « à la page » ? Pour certains, peut-être, mais une très mauvaise façon... « Etre à la page, disait ces jours-ci le Pape, oui, il le faut aujourd’hui, mais à condition de ne pas déchirer, sous ce prétexte, le livre précieux, en détruisant les pages précé dentes, comme on détache les feuillets d’un calendrier. » Cela veut dire que tout est toujours à recommencer, qu’il s’agisse de notre avenir personnel, de celui du pays, de celui de l’Eglise. C’est à chacun de s’y mettre^. G. RAVOIN....