Extrait du journal

I Du côté révolutionnaire Une crise révolutionnaire est en marche, poussée par les mensonges et l'audace des révolutionnaires, la honteuse complicité d’un gouverne ment qui laisse violer nos libertés civiques, le manque de dynamisme de la part des citoyens paisibles et bons Français. Révolution? Question de dyna misme. D'un côté, trop; de l'autre, pas assez. D’un côté, la tyrannie, le mensonge, mais de l’audace; de l'autre, liberté et raison, mais pas de dynamisme. D'où vient donc le dynamisme des révolutionnaires} On pourrait dire que leur position est avantageuse du fait qu'ils attaquent; mais ceci est un effet plus qu'une cause. La force dynamique du communisme vient des trois points suivants : 1° Amples munitions d'argent et de propagande. Doriot, qui fut de la maison, a prouvé que 250 millions russes sont venus boucler le bilan. 2° Préparation et discipline des chefs, stylés soigneusement pour l'action légale et pour l'action illé gale, d’après un plan et des méthodes constamment surveillés. La démoli tion est un art, comme la construction. 3° La mystique d'un monde nouveau à faire naître qui anime l’ensemble, chefs et troupes, mais pas toujours les individus. Arrêtons-nous sur ce dernier point. Nous avons déjà eu des exemples de cette force mystique. Les martyrs chré tiens, les missionnaires, les apôtres, anciens ou modernes, profondément pénétrés de leur foi, ne reculent ni devant la mort, ni devant les diffi cultés, l'exil, la pauvreté, le don total d'eux-mêmes. Ce qui pour eux serait pire que tout, serait de ne pas porter aux hommes le message de justice et de charité du Christ. Toutes proportions gardées — et pour quel triste idéal ! — le vrai com muniste a une foi : des prophètes, un credo qui s'oppose à tout autre, une morale qui bouscule toute conscience du bien, un rêve qui le cuirasse contre les échecs, les doutes, les réa lités. Vous critiquez le communisme, vous relevez ses nombreux ridicules, vous prouvez d'après .les journaux russes les misères de l'U. R. S. S., vous montrez les conséquences désas treuses de certaines grèves, vous rappelez les contrats collectifs et l’ar bitrage obligatoire... rien n'y fait. Le communiste est inaccessible à toute pitié, à toute justice, à toute loyauté. Il est ivre de son rêve de chambar dement et de violence; il croit à un monde nouveau... Et charriant avec lui les haines et les violences, il s’affirme en actes de plus en plus révolutionnaires. Comment lui barrer la route? JUNIOR....