Extrait du journal

Ils prennent la fuite... ST-CE le mal du siècle ? 11 ne se passe guère de semaines ij* sans qu’on annonce, d’une nation à l’autre, la fuite'de 1—m personnages de quelque importance. Il y a ceux qui « choisissent la liberté », en passant de l’univers concentrationnaire au monde libre. Qui pourrait leur reprocher de chercher la sécurité pour le reste de leurs jours ? Mais il y a les autres, qui font le chemin inverse et qui forcent le « rideau de fer » pour le laisser verrouiller sur eux. Si encore, pour ceux-là, il n’était question que de régime ! On pourrait, à la rigueur, admettre qu’ils choisissent de vivre sous celui qui leur plaît. Leur cas s’aggrave du fait qu’ils vont se mettre « en service » contre leur patrie. Comme il s’agit, en général, de savants et de hauts fonctionnaires, leur geste a des conséquences incalculables. La rapidité des communications et la multiplicité des échanges ont rétréci le monde. Le moindre événement sur un point quelconque de la terre a des répercussions sur toute la planète. Il n’est plus possible à une nation de faire cavalier seul et de se comporter comme si les autres n’exis taient pas. Aussi des esprits généreux ont-ils lancé l’idée d’une entente universelle des peuples. Cette entente est souhaitable, mais elle ne supprime pas pour autant les devoirs de chacun envers sa pairie. Aucune idéologie ne peut justifier un tel reniement. La trahison, de quelque nom qu’on la pare, est toujours une mauvaise action. L’Eglise, parce qu’elle est catholique, rassemble en elle, sans distinction, tous les peuples et toutes les races. Voyez pourtant avec quelle délicatesse elle admet et respecte les particularités et le génie propre des uns et des autres... Dans la confusion actuelle du monde, trop de valeurs risquent de sombrer. Avec une conscience droite et un peu de courage, les jeunes peuvent encore les sauver. G. KAVOIN....