Extrait du journal

L’attention se porte de nouveau sur 1 Egypte. Il est question de neutraliser le canal de Suez, ou, du moins, d’en assurer le libre passage, en tout temps, a tout le monde. Le problème est délicat, ün nous assure que la France et l’Angleterre, à force de bonne volonté et de bruie foi, en ont trouvé la solution, ou à peu près. Nous verrons bien, quand on publiera les clauses du contrat. Jusquelà, il nous sera permis d’être un peu sceptiques. Pourquoi, dira-t-on ? parce que le meilleur des traités de neutralité ou de libre-passage, comme on voudra, ne sera qu’un leurre aussi longtemps qu’une armée anglaise campera en Egypte, aux bords du canal ou à quelques lieues de ses bords. On s’occupe, paraît-il. à ce propos, de la portée des armes actuelles afin de définir une zone neutre, une ligne diplomatiquement infranchissable. Certaines personnes seront rassurées par la pensée qu’en temps de paix un boulet anglais ne pourra pas atteindre Ismaïliah, Suez ou Port-Saïd. Ils croiront ou feront semblant de croire que, la paix rompue, il en serait de même et que l’armée anglaise resterait bien tranquille au Caire ou à Alexandrie. Grand bien leur fasse. Pour nous, la question du canal est inséparable de l’ensemble de la question égyptienne, dont le premier article est intitulé : Evacuation....