Extrait du journal

Chaque matin, deux agents en civil arrivent à l’hôpital pour le garder et passent la journée avec lui. Ils l'accompagnent dans ses promenades quotidiennes au jardin que l’administration bienveillante a mis à sa disposition, et le quittent, la nuit venue, pour le laisser rêver en paix. Il vit bien, à l’abri de tout souci, reçoit son courrier et des visites, lit des journaux. Il jouit d’une telle liberté qu’il pourrait même, s’il le voulait, faire des affaires et spéculer à la Bourse comme aux beaux jours où il éblouissait Paris de ses fastueuses prodigalités. Il lui serait même lisible, s'il e désirait, d’aller faire des promenades* en ville, car il est soumis exactement au même régime que les autres pensionnaires du pavillon des payants, lesquels ne sont pas astreints à la discipline ordinaire des hôpitaux....