Extrait du journal

— C'est qu’en effet, mon enfant, je ne me sens pas le courage de regretter ce qui est arrive, continua Marius. Depuis sept ans que je souffre, je vois sans cesse se dresser entre vous et moi, l’image de celui qui est mort et, survivant à ce larron d’honneur, témoin accablant de ses exécrables violences, l'image aussi de votre enfant qui est le sien ! Comment voulez-vous alors qu’au fond de mon cœur ulcéré, de mon esprit malade, j’aie puisé la force d’oublier? Etaitce possible, je vous le demande, tant que cet homme vivait, tant que je croyais retrouver sur le visage d’Antoinette ses traits abhorrés ? Je renouvelle vos douleurs, je le sais, mais il faut bien pourtant que je vous explique ma conduite, que j’essaie d’en justifier l’apparente barbarie....