Extrait du journal

Quelques réunions socialistes ont eu lieu à Paris, dimanche dernier. La Bataille, qui connaît à fond les coins et les recoins du parti révolutionnaire, distingue ces réunions de la manière suivante : « Les ouvriers sans travail, ditBlle, se sont réunis salle Chayne ; les possWiUstes, alliés maintenant avec les banquises, rue de Lyon. » . Les révolutionnaires que la Bataille désigne sous le nom d’ouvriers sans travail, seraient plus exactement désignés sous le nom d’anarchistes. A les juger par leur langage , ils cherchent beaucoup plutôt des occasions de désordre que des occasions de travail. Leurs orateurs n’ont tous qu’une note : fl faut en finir avec la bourgeoisie en se soulevant immédiatement. li n’y a plus, après qu’ils ont parlé, qu’à sortir dans la rue pour y faire des barricades. Le grand air, par bonheur, calme généralement leur fureur, et tous les jours ils ajournent la révolution au lendemain sans faute, comme les précédentes, au milieu d’un vacarme infernal, mais elle n’a pas d’autres suites, i Les possibilités, réunis à la salle du Commerce, n’ont rien fait. quant aux « impossibillstes » unis aux banquises, ils se sont montrés relativement raisonnables. Les compagnons Rouanet et Guesde sont tombés d’accord pour décider qu’il fallait « tenter un premier coup en proposant des moyens pacifiques. » On ne s’est pas clairement expliqué sur ces moyens pacifiques ; mais enfin on nous accorde un peu de répit. Sous une pareille impression, il n’y a pas lieu de s’étonner si les assistants se sont séparés dans le plus grand calme....