Extrait du journal

» Tous mes concitoyens savent ce que je suis et ce que j’ai fait. » Dès 1848, avant les élections à la Constituante, j’avais écrit publiquement que la nature ne m’avait pas fait orateur. Mais les électeurs me connais saient, et ils m’ont élu. » A la Constituante, ai je trompé leur confiance ? Ai-je fait mon devoir? » En 1871, vous aussi vous me connaissiez par dix ' ans de travaux publiés dans le journal la Gironde. Vous saviez que je n’étais pas orateur. Vous m’avez élu cependant. Ai-je trompé votre confiance ? Ai-je fait mon devoir de député républicain ? » Si, ce soir, je montais à votre tribune, il serait do mauvais goût de ma part de rabaisser les mérites de mon concurrent ; et, d’un autre côté, je ne pour rais, sans ridicule, faire moi-même mon éloge. «Mais vous n’avez pas besoin de ma présence pour me connaître. » En mon absence, la discussion sera plus libre. J’espère que le scrutin de demain me prouvera que je n’ai pas démérité; et j’en attends le résultat avec confiance. » Signé : Simiot. » Après la lecture de cette lettre, MM. Bayle, Labrouche et Guépin prennent successivement la pa role, au sujet de l’intervention do M. Gambetta dans la lutte électorale. Un électeur, M. Hartmann, vientjsoutenir la can didature de M. Raynal. Après lui, l’honorable candidat prononce un dis cours, qu’il termine en disant que, vainqueur ou vaincu, il s’honorera de n’avoir eu que des suffrages républicains. Personne ne demandant la parole, la réunion se sépare au cri de : « Vive la République ! » Bordeaux, le 29 avril 187(5. Le secrétaire, 0. Bernard....