Extrait du journal

Il était rentré chez lui les yeux pleins de Larmes, e* il avait embrassé sa vieille Lis beth, qui avait confusément compris... * • * Tout à coup, entre les troncs maigres d’un bois clairsemé, il aperçut des panta lons rouges 1 Des soldats français se dirigeaient du côté de la frontière I Us étaient plusieurs, et ne marchaient qu’avec d’infinies pré cautions, demeurant embusqués de longs moments, rasant le sol, s’abritant derrière les buissons et paraissant utiliser le ter rain comme le font les patrouilles et les reconnaissances en campagne. Le cœur brusquement serré, Martin les suivit des yeux. Ils se dirigeaient toujours du côté 3e la frontière. Le bois plus épais les lui cacha pendant quelques minutes, et lorsqu’il les revit de nouveau, ils étaient sur la terre de l'em pire 1 Dans son esprit simple, il n’y eut plus un seul doute. C’était là l’extrême pointe de l’avant-garde. les Français allaient ve nir, l’armée tout entière était derrière ; des événements qu’il ignorait encore avaient dû se passer. Alors, il se mit à courir vers le village. Il bondissait comme à vingt ans. Un sou rire éclairait sa dure moustache blanche d’ancien troupier, son cœur battait sous son tricot de laine brune, et il répétait à chaque pas : « Les Frayçaifc arrivent... les Français arrivent... »...