Extrait du journal

la pensée lui vint de se dévouer en sa faveur et de lui raconter ce qu'il avait vu. Mais le diable veillait et lui souffla au cœur une bouffée de l'égoïsme impi toyable qui forme le fond de la. nature des jouisseurs qui lui ressemblent. Il renfonça la confidence qui allait sor tir de ses lèvres dans les profondeurs de son gosier. Et bientôt, jetant dans la che minée le cigare qu’il venait d’allumer, il se leva en disant : — Pouah ! Il n’y a plu» rien de bon en ce temps-ci, ma parole I... Tu ne sors pas? — Non. —- Que vas-tu faire ? Songer à ta belle?... — Peut-être... — Doux loisir ! — Et toi? — Moi, fit le marquis, je ne suis pas fixé. Je vais rôder dans quelque boutique, rue de la Paix ou ailleurs. C’est un monde dans lequel il y a toujours quelque chose à voir et à entendre 1... Il sonna. Le valet de chambre reparut. — Faites atteler, ordonna le marquis. Et pendant qu’on exécutait, l’ordre : — Tu sais, dit-il, fais tes préparatifs. Ce soir, huit heures quarante-cinq à la gare. — Bien! — A propos de ta demoiselle, est-ce que tu ne lui us pus prêté jadis uhe petite somme ?... — Oh ! bien insignifiante 1... — Pour toi peut-être, pas pour elle. Elle aurait donc dû te tenir au courant, t'éçrire. Tu a« des droits acquis, en ta qua lité de créancier. Le beau Raymond semblait très joyeux. Le léger scrupule qu’il avait ou un mo ment s’était tout à fait éclipsé. — EJle m'a écrit en effet, dit Georges. — Atone tu dote «Avoir?......