Extrait du journal

pour chacune des malheureuses tombées sous ses coups 7 C’est peu probable, étant données les difficultés que rencontre une telle opération. Et alors il est vraisemblable d'admettre que pour certaines de ses victi mes il se contenta de disperser de la façon la plus complète les lambeaux de cadavres. Le 27 octobre 1916, près du vieux pont de Véronon, dans l’Eure, un pêcheur ramenait du lit de la Seine une jambe droite humaine. Un médecin local, sans pouvoir se prononcer sur la durée du séjour de ce membre dans les eaux du fleuve, déclara qu'il s’agissait d'une jambe de femme, laquelle avait été sectionnée au niveau du bassin à l’aide d’un instrument tranchant. Le fémur avait été visiblement scié. On retrouvait sur l'os Les traces très nettes des dents de l’instrument qui avait servi. Le docteur concluait catégoriquement a un crime, et dans son rapport exposait qu'en raison dd la caractéristique du sectionne ment, celui-ci n’avait pu être fait par une hélice de bateau. La Jambe fut inhumée dans le cimetière de Vernon. Quelques Jours plus tard, un peu plus en aval, entre Vernon et Courcelles, on découvrit dans les eaux de la Seine une Jambe gauche. L’examen médical releva les mêmes procédés de sectionnement ; Instrument tranchant et scie. Une enquête fut ouverte, mais on ne put rien découvrir. Aujourd’hui, la Justice se demande si ces débris ne proviennent pas d'une des victi mes de Landru et n’ont pas été jetés par lui dans la Seine. Ils vont être exhumés. La camionnette servait-elle de corbillard? Paris, 3 mai. — Uuc déposition reçue hier par M. Bichon, commissaire divisionnaire à la brigade mobile, confirme une hypothèse déjà émise ; a savoir que Landru avait pu se servir de sa camionnette pour transporter les cadavres à une distance plus ou moins gran de do Gambais et les jeter à l’eau où les ènfouir dans des carrières. Celte déposition émane de M. Montailhet, médecin-major à Aulnay-sous-Uois. Fin mai ou au début de juin 1916, il alla a Gambais pour y voir une de ses tantes, religieuse. Le soir, il se rendit de Gambais â Houdan â bicyclette pour prendre le dernier train. Il le manqua et dé cida alors de rentrer à Versailles par la route. Pour aller de Houdan à Versailles il faut revenir à Gambais et traverser tout le village. M. Montailhet passa donc devant la maison de Landru. Il remarqua qu’une ca mionnette stationnait devant la porte et qu'il y avait de la lumière derrière les volets. Mais ce gui le frappa le plus à ce moment-là, c’est la fumée épaisse qui sortait de la cheminée et l’odeur indéfinissable qu’elle répandait. A deux kilomètres de là, une crevaison de pneu l’obligea à s’arrêter. Pendant qu'il réÊarait, à quelque distance de l'étang des Tuyères (pièce d’eau d'une grande superfi cie et très profonde), il vit vernir de Gambais la fameuse camionnette. Elle s’engagea sur une petite route qui contourne l'étang et s'arrêta. Un homme en descendit chargé d’un paquet volumineux çu'il Jeta à l'eau; mais sa réparation était terminée à ce mo ment • la et il repartit. C’est quelque bracon nier qui Jette l’èpervier. pensa-t-il....