Extrait du journal

soirée où elle s’était trouvée au chevet do son frère mourant... depuis la soirée où elle s’était faite voleuse ! Toujours ello re voyait l’affreuse scène ; cet homme à l’a gonie, qui avait arraché de scs mains les billets de banque qu’elle tenait, et qui lui avait crié, d’une voix qui vibrait sans cesse à ses oreilles : — Voleuse l... Voleuse !... Voleuse 1 Toujours aussi, elle croyait sentir, sur son bras, peser la main du mourant. Le remords la tenait à présent, et ne lui lais sait ni repos ni trêve. Elle était tenaillée Incessamment. Parfois, elle frissonnait... Le moindre bruit la secouait... Tout lut faisait peur. Elle avait peur surtout de son mari. Certainement, il sc doutait de quelque chose. Françoise, en proie à une inquiétude mortelle, s’apercevait que Pierre, chaque jour davantage, l'observait. Son regard investigateur était toujours fixé sur elle. On eût dit qu’il notait cha/pie tressaille ment qui agitait sa femme. Et elle so 'Ré pétait : — Que sait-il ? Avait-elle prononcé quelque parole Im prudente, la nuit, pendant qu’elle était torturée par d’odieux cauchemars ? C'é tait plus que probable. Dans tous les cas, Françoise était au supplice. Elle se de mandait : — Comment tout cela finira-t-il ? Encore, en l’absence de Delphine, elle avait pu jusqu’à un certain point rester maîtresse d’elle-même, ne pas se trahir. Mais la jeune fille allait revenir. Or, la fleuriste, angoissée, se disait que sa souf france, si aiguë déjà, s’accroîtrait encore de ce fait. Il lut faudrait vivre, du matin au soir, fece h face avec celle qu'elle avait...