Extrait du journal

les yeux de Martial de remplissent de larmes. C’est encore la même pensée désolée qui s’élève en leur âme. C'est l’absent, c’est le disparu qu’ils pleurent 1 . La plaie profonde de ces deux cœurs ne se cicatrise pas, ne se cicatrisera ja mais. Chaque année Martial Augler entre prend un long voyage à travers l’Europe; et tout en s’occupant de ses affaires il recherche ce fils qui lui a été enlevé. Quatorze ans se sont écoulés depuis cette disparition ; l’enfant serait aujour d’hui dans sa quinzième année... et com bien déjà ils seraient fiers de ce fils I... La mère demanda : — Alors, rien encore ? — Rien 1 fit Martial avec décourage ment. Je me suis adressé à des agences étrangères ; j’ai donné de l’argent, beau coup d’argent... tout a été inutile. Blanche soupira; ses yeux se voilèrent Et Denise, qui voyait pleurer sa mère, se prit, elle aussi, à fondre en larmes. — Quant aux affaires, reprit Martial avec un sourire doux, elles se dévelop pent de plus en plus à l’étranger, et les commandes nous parviennent de tous cô tés. Nous réalisons des bénéfices de plus en plus considérables. Aussi notre Denise sora-Felle, un jour, riche, très riche, et pour peu que nous le désirions, elle pour ra épouser un duc et pair. — Nous avons le temps de penser à ce gros événement, fit la mère en souriant. — Ah I ma femme, les années passent vite ! Il viendra bien trop tôt le Jour où nous devrons nous séparer de notre en fant, le jour où nous resterons seuls, tout seuls avec nos regrets et nos gros sous. A ■ ce moment là. nous serons bien obligés...