Extrait du journal

Une j< une doctoresse nommée Madelei ne Pelletier vient de publier un petit li vre : La Femme en Lutte pour ses Droits. Toujours la lutte pour les droits; quant aux devoirs, il n’en est guère question que pour les écoliers. On a fondé avec raison la Ligue des droits de l’homme et du citoyen ; elle a rendu de signalés services et conquis l’cst:mc des honnêtes gens. Il ne serait pas moins utile de fonder une Ligue des devoirs de 1 homme et de la citoyenne; mais elle serait, je le présume, menacée d’une large impopularité. La doctoresse en question revendique pour la femme la liberté de renoncer à l’amour ; la liberté de ne point avoir d’enfants. Si elle en a, il faut qu’elle puisse les laisser à la charge de la société.. Et enfin, il faut aussi quelle ait la li berté d’avoir des enfants si cela lui con vient, et en ce cas de les élever. On ne voit pas d’où pourrait venir la moindre objection en ce qui concerne ce dernier point 1 Quant à la liberté 'de renoncer à l’a mour, je ne comprends pas la revendica tion formulée par la doctoresse. C’est une Ici naturelle qui impose l’amour, et non point une loi humaine. ’v Ne m’en fiant pas à ma mémoire, j’ai consulté le recueil des Codes et Lois usuel les. Je n’ai trouvé aucune obligation lé gale de l’amour dans le Code civil ni, bien entendu, dans le Code pénal, pas plus que dans le Code d’instruction criminelle. Poussant la conscience jusqu'à ses limi tes extrêmes, j’ai compulsé aussi le Code de procédure civile et le Code de commer ce ; je les ai trouvés également sourds et muets. Donc, la femme peut renoncer à l’amour...