Extrait du journal

Paris, 3 octobre. Nous parlions Vautre jour de la crise du mariage, qui d’ailleurs ne menace en aucune façon les bons ménages. Cette crise se mani feste sous maintes formes, et notamment par la croissante indulgence que la magistrature apporte dans la répression de l’adultère cons taté. Mesurons, eu plantant quelques jalons, le chemin parcouru. Au seizième siècle, la jus tice française hésitait peu à s’offrir le luxe de condamnations à la peine capitale poul ies personnes éprises de variété qui avaient trop manifestement enfreint le devoir de la fidélité conjugale. En 1553, un sieur du Mou lin, ayant été convaincu, à Orléans, cfavoir débauché Godarde, femme de Jean Godin, pendant que celui-ci était à l’armée, fut con damné, ainsi que sa complice, à être pendu haut et court jusqu’à ce que mort s’ensuive. Et la mort s’ensuivit parfaitement. Ailleurs, les adultères étaient punis de la fustigation publique ; ailleurs encore, on les enduisait de miel, puis on les roulait dans de la plume, et on les faisait courir en cet état misérable à travers la ville, sous les horions et les huées. I.’ancien droit français portait contre la femme coupable la peine de l’incarcération dans un couvent, où le mari pouvait aller la...