Extrait du journal

que la propriété se divise chaque jour davantage et que la grande culture n’exis te guère, en réalité, qu'autour de Paris et dans le nord de la Fiance. Evidem ment, ce morcellement de la propriété a des inconvénients; les progrès sont longs à pénétrer dans les hameaux; la terre ne rend pas tout ce qu’une culture indus trielle pourrait lui faire rendre. Mais quel le force constituent tous les innombra bles possesseurs du sol, attachés à leur sillon par l’intérêt sans doute, mais aussi par un mystérieux amour ! Un jeune homme, au retour du régi ment, avait décidé de ne pas retourner dans son village; il avait deux frères qui aidaient les vieux, mais la besogne des champs le rebutait. A la ville, à son sens il gagnerait plus d'argent et plus aisé ment. Après six mois de séjour à Paris, il est retourné dans son Poitou. Il était entré aux tramways : il ne travaillait, cer tes. que huit heures par jour, mais sou vent c’était de cinq heures du matin à neuf- heures, et le soir, de neuf heures à une heure du matin ; il restait debout sur sa plâte-forme, il était en contact perma nent avec des clients plus ou moins ai mables; il avait la préoccupation de ne pas faire d’erreur dans ses comptes; il prenait un repos coupé qui ne le délas sait pas. Il s’était fait dés illusions sur l’aisance d’un métier qui ne paraissait pas comporter de gros efforts : il * m’a avoué qu’il aimait mieux travailler chez lui, pour lui. Combien d'autres n’ont pas le cou rage de s’avouer leurs désillusions l *% M. Chéron,' qui est ministre de l’agri culture et Normand, s’intéresse beaucoup à la race chevaline, et principalement aux chevaux de demi-sang II a fait ajouter des épreuves de demi-sang à quelques...