Extrait du journal

charbon de véritables places fortes. Pen dant ce temps, on nous cherche noise quand nous creusons le port de Bizerte ou que nous parlons de mettre des canons en Corse. Il faudrait pourtant se décider et dire si oui ou non nous voulons avoir une po litique coloniale. Abandonner les colonies existantes, re noncer à toute expansion au dehors, se replier sur soi-même, s'immobiliser dans ses frontières : c’est une politique bonne ou mauvaise, mais c’en est une. Suivre le courant universel, créer des colonies, défendre celles que l’on a déjà : c’est aussi une politique. Mais ne pas protéger les colonies que l’on possède et conquérir pour les autres celles que l’on ne possède pas, cela n’a plus de nom : c’est la plus humiliante et la plus coûteuse des duperies. C'est le système qui fleurit chez nous depuis un certain nombre d’années. Quelques ministres l’ont suivi par incli nation naturelle; d’autres se le sont laissé imposer par les Chambres, qui ont tou jours marchandé leur concours dans les affaires coloniales et n’ont jamais eu le courage de dire nettement ce qu’elles voulaient. Il faut en finir et mettre un terme à une situation aussi funeste à nos intérêts ma tériels qu’à notre influence morale. Il faut se prononcer. Ou bien le pays dira comme M. Chou lieu ri qu’il reste chez lui ou il en sortira et il dira comme Montluc: « Gare à qui touche la terre où j’ai planté mon épée 1 ” Georges LEYGUES....