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La Petite Gironde, 7 mai 1872

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La Petite Gironde
7 mai 1872


Extrait du journal

Les sorcières de Macbeth rôdaient autour de Metz, au milieu des éclairs, des tonnerres et de la pluie. Ces filles noires aiment à marcher dans la terre humide de sang des champs de bataille ; elles viennent comme les corbeaux, à l’odeur de la mort, et elles se plaisent aux tempêtes de feu qui roulent les râles des vaincus et les hurrahs des vainqueurs. Là, toutes trois, elles tournaient en rond, chevau chant sur des hampes de drapeaux brisées, complotant, avec leurs rires édentés, le meurtre et l’incendie de la France. Elles déchaînaient les vents, elles appelaient la flamme, elles poussaient la mort, elles rêvaient la Loire franchie, la Normandie pillée, Paris rendu....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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