Extrait du journal

Le Sénat a mis à l'ordre du jour de sa prochaine séance, qui aura lieu jeudi, l’examen d’un projet de oi ayant pour objet la protection des enfants ahanlonnés, délaissés ou maltraités. Ce projet de loi, jui touche à une des plus intéressantes questions Sociales, qui se propose de trancher un problème dont la solution soulève de nombreuses difficultés juridiques et pratiques, mérite d'attirer l'attention du public. On nous permettra donc d’indiquer en deux mots l'intention généreuse qui l'a inspiré et le mal qu’il se propose de guérir ou tout au moins d’atténuer. Comme on l'a fait justement remarquer à la Cham bre tlâns la discussion sur les récidivistes, ce n'est pas tout que de réprimer sévèrement les crimes et les délits commis par la redoutable armée des vo leurs de profession ; ce n’est pas tout non plus que de se préoccuper d'améliorer l’éducation des jeunes détenus, de les suivre à leur sortie de prison, de leur fournir les moyens d’effacer une première faute par le travail et la bonne conduite. Il faut aussi songer à régler d une façon satisfaisante le sort des enfants Abandonnés, délaissés ou maltraités, qui sont la pépi nière des jeunes détenus et des jeunes criminels, à compléter nos lois d'assistance, à organiser, en un mot, la protection de l'enfance. A l’heure actuelle, l'autorité publique, limitée par la puissance paternelle, ne peut s’occuper que des entants trouvés, des enfant s abandonnés, des orphelins pauvres, c'est-à-dire des enfants sans parents. Les nutres, et c'est le plus,grand nombre, sont réduits aux secours de la charité privée. Or. la charité pri vée, l’initiative individuelle, fout certainement beau coup pour arracher de pauvres êtres à la misère, à la mendicité, au vagabondage, aux dangereuses ten tations de la rue, à la fréquentation d individus cor»...