Extrait du journal

être à propos d’u*n gibier, et celui-là n'aura pas été le plus fort. — C’est en cet endroit qu’il a été frap pé ? — On 11e peut pas savoir. Je suppose rais plutôt qu’il aura été tué à quelque distance et traîné jusque-là... Seulement il e*t tombé une forte pluie ce matin, et les traces du passage ont pu di.-paraitre. — Vous n’avez rien entendu ? — Rien... Le vent était très fort... — Votre maison est à peu de distance ? — C’est vrai, mais j’aurai dormi sans doute... Le garde conclut : — Je n’ai rien su, mon juge. Autre ment, je serais accouru aussitôt... — Il suffit... L’homme noir se tourna vers un autre et dit : — Voilà une ténébreuse affaire !... Le compagnon bredouilla : — Elle 11e sera pas facile à éclaircir... Des bois, la nuit... Il eut l'air d'ajouter mentalement : — Je ne sais pas si elle vaut la peine qu’elle peut donner. La victime n’est guè re intéressante ! A ce moment, il se produisit un inci dent. La veuve, qui se tenait immobile, écoutant le bourdonnement de la conver sation des gens rassemblés autour du mort, se précipita parmi eux, et, tom bant à genoux devant le cadavre, l’en toura de ses bras en criant : — Mon pauvre Biaise, ils voulaient ta fin ! Tu ne faisais pourtant de mal à rien ni à personne. Elle le retourna, examina sa blessure. Le sang qui tachait sa vareuse rousse s’était figé sur l’étoffe; elle pressa ses mains raidies, fixa de ses yeux hagards sa face déchirée par les épines et ses yeux vitreux, et, se redressant furieuse, elle regarda l’Allemand en face et lui cria : Assassin ! De son doigt tendu elle to désignait...