Extrait du journal

nous servent, nous punissons les tièdes et les traî tres ! Diaz eut un sombre sourire. — Je ne l’ignore pas, dit-il, car en voici la preuve. Et il présenta au prélat son parchemin déplié. Le prêtre le parcourut du regard et tressaillit. — Quoi ! s’écria-t-il, Lopès Moreno était votre pa rent? — Mon cousin germain, messire. —r Et c’est vous... vous qui l’avez...? — Enterré?... Mon Dieu, oui ! acheva ironique ment l’hidalgo. Si maître de lui-même que fût Cotterel, il ne put retenir un geste de dégoût. — Vous haïssiez ce malheureux ? demanda-t-il, — Moi, messire ! Non. Mais je suis un instrument muet, aveugle et sourd. On me donne un ordre, j’o béis. * — Ainsi... de Madrid, que vous habitez, vous vous aies rendu à Anvers tout exprès pour...? — Pour embrasser ce cher cousin, oui, monsei gneur. Et, voyez la fatalité ! le jour même de mon arrivée, comme nous sortions de table, Lopès Moreno éprouva un léger malaise ; le lendemain, son mal empira ; le troisième jour, enfin, Moreno expira en me léguant sa survivance et la clef de ce malheureux logis. Le parchemin avait échappé aux doigts frémis sants de l’archidiacre. — Et cette mort si prompte, accentua-t-il d’une voix solennelle, vous en a-t-on appris la véritable cause ?...