Extrait du journal

vous trahisses en même temps les inté rêts essentiels de notre Patrie. C’est là une autre question, ou plutôt c'est là qu’est toute la question. Si nos intérêts sont en jeu, ne man quons pas de fermeté, mais ne nous laissons pas entraîner sur en autre ter rain. Pas de croisades. Or, du côté des gouvernementaux, il est un parti et, derrière ce parti, une puissance qui ne cesse de réclamer la croisade, c’est le communisme, c’est l’U. R. S. S. Les campagnes de l’e Humanité », curieux champion de « La paix, le pain, la liberté », en faveur de l’intervention sont encore dans toutes les mémoires. Barrées par le Front populaire lui-même, elles se sont atténuées. Mais depuis, comme par hasard, des incidents graves, faisant figure de provocations, surgissent autour de la question espagnole. ■ Un avion russe bombarde le e Leipzig » (que diraient nos communistes si un avion italien avait étendu trente morts sur le pont d'un de nos cuirassés ?) Dca actes de piraterie inadmissibles se succèdent en Méditerranée. Les Italiens accusent les Russes, les Russes les Italiens. Mais lorsqu’une conférence s’élabore, décidée à fixer les limites de notre indulgence, et que les puissances autoritaires, impres sionnées par la vigueur des réactions de chez nous, se préparent à s’y rendre, une note soviétique, inconnue du gouverne ment français, tombe comme la bombe du « Leipzig », et remet tout en question. En vérité, il y a là des faits troublants, surtout quand on compare l’attitude de l’U. R. S. S. en Méditerranée, où, ne risquant pas elle-même grand’choee, elle pousse les autres à l’aventure avec une ardeur bouillonnante, et sa prudence, pour ne pas dire son effacement, en Chine, où, cette foi», c’est elle qui serait personnellement entraînée....