Extrait du journal
Le courrier, continuant dans sa joie à dédaigner l’étiquette en vigueur, ou t’ignorant peut-être, s’empressa de tendre la lettre au marquis au lieu de la lui prés nter sur un plat d’argent, ce qui fit hausser les épaules des valets de chambre mieux sty és. Saint-Maixent brisa le cachet, déchira l’enve loppe, parcourut des yeux la missive sans q ie la moindre altération se manifestât sur son visage, et enfin il lut à haute voix les lignes suivantes, qui se recommandaient infiniment plus par l'intention que par le style, les grands seigneurs de cette épo que n’étant pas tous, tant s'en faut, les émules de la marquise de Sévigné : “ Mon cher cousin, » Je ne tarderai pas plus longtemps à vous faire partager l'immense bonheur que le ciel m’envoie, et je veux que tous les gens de ma maison, tous ces bons serviteurs dévoués et fidèles qui portent de père en fils, depuis des siècles, la livrée de Rahon, apprennent en même temps que vous la bonne nouvelle. . « Apprêtez-vous à tressaillir de surprise et d al légresse, mon cousin ! Oui, d'allégresse, car je ne doute pas plus de votre affection que vous ne devez douter de la mienne ! Le miracle que je demandais à Dieu, mais que je n'espérais plus, vient de s'ac complir ! Le nom de Rahon ne périra pas ! JLa comtesse, après quatorze années d'une union stérile, va me donner un héritier, et cet héritier sera un fils, j’en suis sûr ! Le Très-Haut, daignant m’ac corder la plus grande de toutes les faveurs, ne mettra point de bornes à la protection tutélaire étendue si visiblement sur ma famille ; il ne lais sera pas s’éteindre une illustre race de vaillants hommes et de chrétiens sincères ; il me permettra d’élever un rejeton masculin et de perpétuer en lui les croyances et les vertus de ses ancêtres....» Ici la lecture de la lettre du comte de Rahon fut interrompue par un véritable brouhaha. Les va lets, sincèrement dévoués à leurs maîtres pour la plupart, laissaient éclater leurs bruyants trans...
À propos
Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.
En savoir plus Données de classification - trubert
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