Extrait du journal

que la période des vacances est celle de la plus grande activité de nos affaires, celle où sont définitivement arrêtées la plupart des unions négociées dans le mystère pendant les mois d’hiver et de printemps? Si la mer et la montagne n’existaient pas, il faudrait les in venter. Les services qu’elles me rendent sont inappréciables. L’intimité des tables d’hôte, les longues flâneries sur les grèves, les excur sions aux ruines cataloguées et aux sommets officiels sont des circonstance» essentielle ment favorables à l’éclosion des sentiments sympathiques. Seriez-vous le seul, Monsieur, à n’avoir point remarqué le trouble que font naître les spectacles de la nature dans l’âme inquiète des jeunes hiles, et ne devinez-vous pas tout le parti qu’une intervention adroite et opportune peut tirer de ces émotions juvé niles ot passagère» ? Vous l’avouerai-je ? les couchers île soleil sur les plages normandes et sur les falaises bretonnes me furent d'un grand secours. Et les clairs de lune 1 Ah! les clairs de lune ! Qui dira jamais les destinées que décidèrent les rayons de cet astre à l’as pect, entre nous, bouffi et prétentieux ! » Je convins sans difficulté que les propos de mon interlocutrice «Inspiraient d'une ob servation juste, et même, '.prenant un air avantageux, j’insinuai qu’il m’était arrivé personnellement de faire servir la mélanco lie des crépuscules au succès de certaines en treprises coupables. Mais cette allusion, quoi que discrète, aux unions d'à côté parut plaire médiocrement à la vertueuse dame, et, com prenant que j’avais commis un impair, je m’empressai de ramener la conversation vers les sujets de sa compétence. Je demandai à M“* X... de m’expliquer les mystères de son organisation commerciale et de me rensei-...