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La Petite Gironde, 14 mai 1876

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La Petite Gironde
14 mai 1876


Extrait du journal

du pied d’un chêne où il était assis, et s’avançait vers el'e avec empressement. Nous nous souvenons que Léonce, aiguillonné par la jalousie, avait voulu quitter lu château, mal gré sa faiblesse, afin do rejoindre la chasse; mais il s’était aussi égaré dans la forêt, et bientôt l’épuise ment l’avait forcé de se reposer en cet endroit; le hasard venait justement d’y conduire la personne qu’il désirait le plus do rencontrer. «Bon Dieu! mademoiselle, comment êtes-vous seule ici? s’écria-t-il; où allez-vous? Que sont de venus ceux qui avaient le devoir de veiller à votre sûreté?... Il est arrivé quelque malheur! » D’abord, mademoiselle de Barjac ne semblait pas entendre ce qu’on lui disait; elle restait immobile et muette, les bras pendants, la tête baissée. Enfin, pourtant, un léger eolo-i* reparut sur ses joues, et, sautant à bas de son cheval, elle vint appuyer s«a front sur l’épaule du jeune homme : « Léonce, mon cher Léonce, murmura-t-elle, c’est Dieu qui vous envoie à mon secours! Et des larmes abondantes soulagèrent sa poitrine oppressée. Léonce, quoiqu’il ne pût soupçonner la cause de cette douleur, essaya do calmer la belle châtelaine. Comme elle avait peine à se soutenir, il la fit asseoir au pied d’un arbre, et, s'asseyant lui même, il s® mit à la questionner avec un tendre intérêt. Elle continuait, de pleurer et ne répondait pas. Le nwea du prieur, surmontant sa timidité ordinaire dans cet instant de crise, voulut lui prendre la main; cette main était souillée de sang « Qu'est ceci, mademoiselle? demanda-t-il avec inquiétude. Seriez-vous blessée? » Christine poussa un cri et essuya précipitam ment ses doigts centre la mousse qui lui servait de siège....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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