Extrait du journal

téger contre vous... Tant que vos menaces ne se sont adressées qu'à mol, J’ai pu me taire... Puisque vous visez plus loin que moi, je parlerai... Il se leva,- s'approcha d'Henriette. Elle ne bougea pas, elle l'attendit, Jours méprisante. Il lui prit la main. Elle la lui laissa prendre, sans faire de résistance. —• Le jour où vous toucherez au bon heur de cette enfant, voue serez perdue ! Elle le brava de son regard passionné. Et, très bas, d’une voix sourde : — Je te le demande pour la dernière fois... Renaud... reviens à mol, aime-moi comme par le passé... — Non I — Tu me trouveras soumise et plus que Jamais amoureuse de toi. •— Vous me faites horreur... — Ainsi, jamais plus ? redit-elle, comme si elle eût gardé un dernier espoir. — Jamais !... — Alors, c’est bien, Renaud... Faites ce que vous rêve»... Allez trouver mon mari... et tenez-lui le langage suivant, car Je sup pose que vous ne pourriez pas voue expri mer autrement, et, si Je mo trompe, vous me le direz ; « Monsieur, vous avez épousé, jadis, une fille qui fut ma maltresse... Elle ne m’a demandé que de l’amour et de la passion en retour de beaucoup d'amour et de passion... Elle m’a donné, de gaieté de cœur, son corps et toutes ses voluptés,... et cependant elle ne me devait rien... mais je lui al su mauvais gré de se reprendre, bien qu'elle en eût tous les droits... Pour la récompenser de toutes les Joies que J ai reçues d’elle, Je m’empresse de vous racon ter cette histoire... » Est-ce bien là, Renaud, le langage que vous tiendrez ? Il passa la main sur son front. Pourtant, il se remit. Il voulait lui tenir tête. — Non. J'irai dire à votre mari : ■ j'ai aimé follement cette femme dont le lâche abandon a failli briser ma vie, après avoir brisé mon cœur... Je ne connais pas do créature au monde plus méprisable et plus vile... » Je dirai ce que vous avez fait ai ce que voxis comptez faire encore..* et j'Étfrai accompli mon devoir... Henriette, *...