Extrait du journal

pétrole et ses thermes, la phospho rescence de ses mines, les luisan ces de ses stalactites, et étalait en surface toutes ces richesses souter raines, ignorées des foules. Tandis qu'aux étages supérieurs brillaient toutes les fleurs de cet art roumain aux antiques racines : les brode ries présentées dans les vitrines, les beaux tapis d’OIténie enlumi nant les cages des escaliers et les tableaux des maîtres ensoleillant les murs. Les trésors de la Roumanie, les pro duits infiniment variés de son sob et du labeur de son peuple, je les ai admirés, comme toute l’assis tance, dans ce voyage autour d’un pavillon, mais une salle surtout m’a retenu : dans le mur concave d’une rotonde, l’architecte a creusé deux petites cellules se faisant face et les a installées en chambre de pay san, avec les beaux bois sculptés, les naïfs ornements, les tissus faits à la main qui. m’ont toujours en chanté. L’intimité rustique de ces chambrettes où respire l’âme d’une race sur laquelle rien n’a jamais pu mordre s’abrite précisément dans la salle la plus ouverte au progrès moderne, la salle consacrée aux œuvres du roi, la salle où, à cha que pas, à chaque pan de mur, éclatent l'amour d’un monarque jeune pour la jeunesse, la vigilante sollicitude dont il l’entoure, et cette connaissance profonde et discrète qu’il a de son royaume, rare chez les souverains qui sont souvent privés de la vision immédiate des choses. Aussi est-il juste et con forme à la vérité qu’à l’entrée même du pavillon roumain se dresse la statue en bronze de Carol II, figure de proue du vais seau roumain, effigie du capitaine qui en régit les destinées. (Hrproduction interdite. Droite- ré servés.)...