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La Petite Gironde, 15 mai 1886

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La Petite Gironde
15 mai 1886


Extrait du journal

à clé, de In cachette où Alain de Trigavou s’ôtait ré fugié. Le général se taisait maintenant, et son mutisme était encore plus effrayant «juc ses questions. — Vous êtes donc allée ce soir vous promener dans le parc? demanda-t-il tout à coup. — Non, certes. Pourquoi cette étrange question? — Mais... parce que le tapis do votre chambre est inonde d'eau et souillé de boue. C était vrai. Les bottes d'Alain y avaient laissé des traces très visibles «le sa course nocturne par des chemins fangeux, et son caban trempé par les ondées avait dégoutté jusque sur le fauteuil. — « ' est sans doute Rose, ma femme de chambre, qui sera sortie avant de monter ici, balbutia la mal heureuse baronne. — Vous ferez bien de la gronder de main, dit iro niquement le général... Voilà un tapis abîmé... un beau tapis des Gobelins. Ce fui tout. Il se renferma de nouveau dans un si lence farouche, et sa femme atterrée n essaya pas de i'en tirer. Elle so sentait perdue, et elle n'avait même plus le courage de chercher un moyen de sa lut. N peine osait-elle lever les yeux vers le rude vi sage «I.a ce m tri inflexible qui méditait sans doute une vtuixeaneo atroce. «Juellc vengeance ? Elle ne se souvenait, pas qu'il lui eut jamais parlé de la cachette dissimulée dans l'intérieur de la grosse tour, mais elle m- pouvait pas supposer qu'il ignorât qu’elle existait. Et s':l la connaissait, il en arriverait fatale ment à deviner que l'amant s'.v était jeté. Pour le moment, il ne paraissait pas y songer. Après un quart d’heure d'immobilité absolue, il so leva brusquement, alla droit à la fenêtre par laquelle Alain était entré, l'ouvrit et so pencha pour regar der au dehors. Fia vie pensa : Il a commandé à Calorguen de mon ter la garde au pied du mur, et il vient s'assurer que Calorguen est à son poste. M. du Bourgal referma presque aussitôt la croisée et se mit à marcher à travers la chambre. — Pourquoi ne vous couchez-vous pas? demandat-il tout à coup. — J'attendrai que vous soyez parti. — Vous attendriez trop longtemps. Je n’ai pas en vie de dormir, et vous me paraissez souffrante. Cou chez-vous, et ne vous occupez pas de moi. Je pas serai la nuit à vous veiller. Je serai très bien au coin du feu. Flavie comurit au’elle n'avait qu'à obéir, et elle...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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