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La Petite Gironde, 15 novembre 1878

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La Petite Gironde
15 novembre 1878


Extrait du journal

lunisrae. Des discours récents, prononcés au milieu de manifestations bruyantes, vous ont appris ce qu’on cherche à détruire; nous savons ce que nous vou lons défendre. Quelque équivoque qu’on s’efforce de faire naître sur le sens du mot conservateur, personne, ne s’y trompera, et chacun de vous saura reconnaître et exclure les candidats dont les desseins ont été dé voilés par les chefs du parti radical. Nous rappel lerons les points principaux de leur programme:.* Sous prétexté d’une hostilité * imaginaire,- ils veulent toucher à l’indépendance de la magistra ture; ; Sous prétexte de combattre ce qu’ils appellent le cléricalisme, ils veulent, chasser la religion des écoles et entraver le service des églises et des temples, soit en supprimant le budget des cultes, soit en rendant impossible le recrutement du clergé. Sous prétexte de fonder la République, que ce pendant ils disent être ouverte à tous, ils veulent exclure des emplois publics les fonctionnaires qui, par leur capacité, ont mérité de les obtenir, et par leurs longs services mériteraient de les con server. Sous prétexte d’introduire partout l’esprit libé ral, ils veulent faire pénétrer dans l’armée la dis cussion et à sa suite l’indiscipline; Sous prétextejle prévenir des conflits, ils veu lent enlever à l’autorité militaire, pour les sou mettre immédiatement aux agents politiques des départements, ces vaillantes légions de gendarme rie qui, jusqu'à présent, avec l’armée dont.eljes font partie, ont veillé impartialement à la sécurité de tous les citoyens. Sous prétexte de dégrever les consommateurs des villes, ils veulent, par des recherches vexatoires, déterminer les revenus des • propriétaires et les profits de l’industrie et du commerce, pour les frapper d'un impôt nouveau qui s’ajouterait aux taxes qui payent déjà les mêmes revenus. Vous ne voterez pas pour les candidats dont l’é lection nous donnerait: . Une magistrature sans indépendance; Des écoles sans Dieu; Des églises sans ministres du culte ; „ Une armée sans, discipline; Une gendarmerie soumise directement à l’au torité civile; Un impôt nouveau et vexaloire sur le revenu. Si vous avez à cœur d’arrêter ces entreprises, vous écouterez les instances pressantes que nous vous adressons pour la réélection des sénateurs conservateurs qui, pendant trois années, ont, par la constance de leurs votes, prouvé leur termeté d’esprit et de caractère. Le passé vous dit assez ce qu’ils seront dans l’avenir. Dans la plupart des départements, l’accord s’est fait entm les fractions du parti conservateur, dès les premiers jours, sur les noms des sénateurs soumis à la réélection. Que partout on se hâte de suivre cet exemple. Que partout On oublie d’an ciennes divisions pour se donner la main sur le terrain commun que nous offre la résistance au radicalisme. Les gouvernements qui se sont succédé en France y ont laissé — c’est un honneur pour notre pays — des regrets et des amis fidèles. Mais les préoccupations de parti doivent aujourd’hui être écartées. Il faut que nous marchions en rangs serrés, car nous avons devant uousdes adversaires nombreux et disciplinés.- Tous sont d’accord pour remanier nos institutions fondamentales, et s’ils diffèrent d’avis, ce n'est que sur la durée de cette transformation. Electeurs sénatoriaux, Vous repousserez et ceux qui veulent une des truction violente et immédiate, et ceux, non moins dangereux, quiveulent, comme ils le disent, « ren verser lentement, mais sûrement. »...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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