Extrait du journal

Se souvient-on des clameurs qui éclatèrent dans le clan clérical, et même dans des milieux d’ordinaire moins passionnés, quand M. Alfred Naquet com mença, en faveur du rétablissement du divorce, la longue campagne qui se termina, grâce à sa ténaj cité et à son activité, par une superbe victoire? A entendre certaines gens, il semblait qu’on allait jeter une perturbation profonde dans la société française et donner un encouragement légal à la dépravation des mœurs : c’était l’abomination de la désolation ! En vain représentait-on que le divorce fonctionnait chez presque tous les peuples voisins, en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Alle magne, etc., sans que personne s’en plaignit, tout au contraire. Les esprits timorés étaient hantés de prévisions lugubres et appréhendaient que nous ne tissions un saut dans les ténèbres. Or, voilà bientôt deux ans que le divorce est réta bli, et s’il a donné raison à certains prophètes, c’est a ceux qui avaient prédit qu’il entrerait dans nos habitudes avec une extrême facilité, sans causer les scandales prédits, et qu’il serait accueilli comme une délivrance par les époux dont l’union se trou vait en fait indissolublement brisée pour toujours....