Extrait du journal

sourit-il pas dans la vie ?... Ni mon cher mari, ni moi n’eussions été capables de lui procurer une situation meilleure. Pas même d'en rêver une semblable 1... Si mes caresses lui font défaut, n’a-t-il pas celles aussi tendres de la comtesse du Ronceray, à ses yeux sa mère, celle qui l’a porté dans ses flancs ?... Le» conseils de la sagesse m’imposent donc la résigna tion... Bien dur sacrifice pour mon cœur, mais enfin dicté par l’intérêt de mon en fant... A son âge, la phase pénible d’un amour contrarié n’est que de courte du rée... Un nuage noir dans son ciel bleu, bientôt dissipé par le rayonnement de la jeunesse !... Que mon cher Jean soit donc heureux dans sa famille adoptive... Main tenant, je ne le perdrai plu» de vue... De loin je le suivrai., dans la vie et je m'associerai à son exidtencé... Pauvre chéri, il ne se doutera Jamais de mes an goisses d'antan, non plus que de l’ardeur de ma présente affection. Et, ramenée à la pensée de sa fille par une association d’idées toute naturelle : —- Par bonheur, le cœur de Claire est libre, et sa sympathie pour le lieutenant ne se changera pas en un sentiment plus tendre... Un voyage de quelques moi» suf fira pour bannir ces projets d’union de »on esprit.;. Bien en l'air, du reste, ces projet» auxquels elle n’avait accordé qu’une importance toute secondaire... Puis, qui sait! Jacques du Ronceray sera peut-être lui-même marié lore de notre retour 4 Lprientl Quelle joie, s’il en était ainsi!... Rien alors n’empêcherait l’amitié pure et durable du frère et de la sœur 111...