Extrait du journal

elle fut prise d’une crise de larmes que sa mère avait eu peine à calmer. — Où est-il, Jacques ? Où est-il ?... Je veux le voir! criait-elle. M®« de Marzac ne savait que répon dre. Elle souffrait aussi du départ do son fils. Elle avait peur de la solitude, de l’isolement... Jacques était parti avec un tout petit bagage : quelques vêtements, un peu de linge et un billet de cinq cents francs, économisé sur l’argent do poche que lui donnait sa mère. — Il écrira, se dit madame de Marzac. Un garçon se tire toujours d’affaire!... Et encore, elle ajoutait ; — Pauvre enfant!... il s’ennuyait, il souffrait trop ici, avec ces gens méchants qui le raillaient, l’insultaient, le blessaient cruellement! Il faut bien se faire une raison!... Aussitôt après son entrée chez les Naxaros, le jeune homme, ne désirant pas continuer à demeurer à l’hôtel, ce qui était trop dispendieux pour son bud get, avait songé à louer une chambre et à la meubler modestement. Il ne voulut rien faire avant d’avoir consulté son ami Antoine Bornas, qui connaissait la ville et savait à merveille les ressources qu’on y pouvait trouver. Le dimanche suivant, les bureaux de l’Agence ôtant fermés, Jacques s’ache mina vers la rue de Cadaujac, et sonna à la porte do Bornas. Celui-ci vint ouvrir: — Ah ! c’est vous, monsieur Jacques, lui dit l’ajusteur. Entrez, entrez donc!... Je sais bien aise de vous revoir... Comme lorsqu’il avait secouru le jeune homme, le mécanicien ôtait seul dans la première pièce. Et un air de misère ré gnait par tout le logis. Malgré le froid rigoureux de fin no...