Extrait du journal

Puis, avec un sourire d'une indicible expression : — Demain, ajouta-t-il. elle peut recouvrer la rai son... je serai son maître t Le jeune homme jeta alors un regard autour de lui pour s’assurer que nul ne l’épiait. Les tentes des bohémiens avaient été placées assez loin de celle d’Yolande pour qu'elle se trouvât à l'abri de toute indiscrète curiosité. D’ailleurs, fa nuit était presque venue, et la tribu, sauf les sentinelles qui veillaient à la sécurité du camp, n’allait pas tarder à se livrer au sommeil. Nassim, tout à fait rassuré, passa rapidement la main sur son front, comme pour en chasser quelque pensée importune, et, d’une voix sourde mais ré solue : — Allons !... dit-il. Et il mit le pied sur le seuil de la tente. A ce moment, une violente rumeur mêlée d’éclats de rire et d’exclamations joyeuses s’éleva à une des extrémités du camp, pendant qu'un flamboiement de torches éclairait d’une lueur violente les arbres des bois. Nassim se retourna, les yeux étincelants. — Malheur à ceux qui viennent troubler mon œu vre ! s'écria-t-il. Oh * je les châtierai cruellement !... Et ii fit quelques pas en avant. Ce bruit avait tire Yolande de son sommeil léger. Elle se leva et sortit de la tente pour en savoir la cause Elle aperçut alors Nassim à quelques pas d’elle, et alla à lui. — Que se r.asse-t-il donc, seigneur ? dit-elle. Nassim se retourna, et, l’enveloppant d un regard presoue haineux : — Le sais-je, moi? répondit-il d’une voix trem blante de cUere. Et que t importe, d ailleurs, jeune 111e ?... ne suis-je pas là pour te protéger, quoi qu il arrive • r...