Extrait du journal

— Bonjour, ma femme ! dit le colosse gatment. Il la prit par la taille et il l’embrassa tendrement, comme aux premiers Jours de l’union. Bédamc ! plus il allait, cet homme, et plus il chérissait «sa Fran çoise ». — Il y a du nouveau, à ce que je viens d'apprendre ? reprit-il. — Oui ! « Ils» arriveront ce soir. Madame Pascal passa le télégramme de Delphine à Pierre, qui Le lut et dit : — Va bien ! Diable ! ce retard, survenu au dernier moment, m'inquiétait ! Tout est bien qui finit bien ! Il s'assit. — Tu as reçu le billet de logement, et tout do suite tu as préparé les chambres ! reprit-il. Toujours prévoyante et bonne : jo te reconnais bien là 1 — Oui ! Il faut qu’ils trouvent au moins leur lit fait, ces gens 1 — Delphine aura de la besogne ! Quel coup de torchon à donner ici, mes en fants 1 s’écria Pierre en regardant le ’ogis encombré. Il n’avait presque pas changé; il était encore vigoureux, robuste, rondelet et droit comme un I. Sa grosse moustache, martialement retroussée, et scs cheveux taillés en brosse‘étaient tout blancs main tenant; mais, avec son visage frais, co loré, épanoui... éclairé par ses yeux très vite, il avait l’air jeune, relativement. Il était vêtu de façon très correcte d’un complet en drap gris fer, et coiffé d’un chapeau rond en feutre, crânement posé sur l'oreille droite, à quarante-cinq de gré* II avait vraiment bonne mine, et tout d’abord, en le voyant, on se disait : « Voilà un brave homme ! •...