Extrait du journal

On a pu voir récemment comment le Figaro trai tait ses bons amis de droite et appréciait leur atti tude à la Chambre. Cette rude admonestation n’est pas un cri du cœur arraché à M. de Grandlieu par le spectacle des maladresses et des pantalonnades de la Droite; elle a tout l’air d’être un mot d’ordre. Le politique figariste savait bien ce qu’on pense en haut lieu de la conduite des monarchistes. Pour accentuer encore la portée de la mercuriale, les orléanistes ont pensé qu’il était opportun de livrer au public une lettre qui date de trois mois, déjà, et dans laquelle le comte de Paris trace à son parti, allant à l’aventure, sans direction et sans bous sole, la voie où il doit marcher désormais. Ce cu, rieux document mérite d’être signalé, ne fût-ce qu’en raison des polémiques qu’il est en train de soulever. On ne saurait douter un seul instant de l’authe n* ticité de cette lettre ; elle est signée, pour ainsi dire, à toutes les lignes. La finesse cauteleuse, le machiavélisme bourgeois des d’Orléans s’y étale avec une tranquille impudeur. Ah ! le cher cousin de Philippe Vil, le comte de Chambord, avait l’es prit moins souple ! Il n’eût pas su accommoder avec autant d’art aux nécessités du moment les ressources de sa politique. Le comte de Paris est plus avisé : il connaît mieux les hommes et les cho ses de son temps. / Plus de bravades aujourd’hui! plus de solennelles revendications de droits au trône de France ! plus d’airs fanfarons. Le « Roy » le prend d’un peu moins haut. Il insinue habilement qu’il est « inutile et même imprudent * de rappeler constamment à la France « l’exil, les princes et la monarchie. > Singulier prétendant qui défend à ses amis de faire du bruit autour de son nom ! Mais passons. « Ce n’est pas par des controverses journalières contre la république que nous inspirerons à la France la foi qu’elle devrait avoir en "nous. » C’est la con damnation la plus formelle des polémiques ar...